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P2PFR: un vent frais dans le classement des logiciels P2P
Europe/Paris Créée le 27 décembre 2018 à 19h59
Par 111110101011
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Petit travail accompli, que j'avais entamé il y a un certain temps déjà, et que j'ai terminé pendant les fêtes de nohell, il s'agit simplement de tagger les P2P dans notre wiki.

Parmi les étiquettages utilisés sur le wiki, on trouve :
* réseau: le nom du réseau/protocole sur lequel le P2P opère
* système: les systèmes d'exploitation sur lequel le logiciel est disponible
* type: qui indique s'il s'agit d'une page wiki consacrée au protocole réseau dans sa généralité (expl: le réseau BitTorrent), ou du client (expl: Deluge). Parfois, c'est les deux à la fois. Les noms des pages wiki qui concernent uniquement un réseau sont suffixés du nom "réseau".
* licence: s'il s'agit d'un logiciel libre ou propriétaire, ce qui s'applique aussi aux protocoles.
* propriété: une caractéristique du P2P lorsqu'il ne s'agit pas d'un logiciel de partage de fichiers au sens strict, ou qu'il a une qualité particulière (expl: anonymisant)
* environnement: un indicateur pour dire si le logiciel utilise un environnement particulier (expl: web, java...)
* prix: car certains logiciels sont proposés en version gratuite ou commerciale
* statut: pour indiquer si le logiciel est en développement actif, ou bien s'il est en léthargie.

Toutes les fiches ne sont pas renseignées scrupuleusement mais le plus gros est fait.
Bien sûr, ces tags n'auraient pas d'utilité si vous ne pouviez pas rechercher des P2P en fonction d'eux, c'est pourquoi un formulaire de recherches est mis à disposition dans la page :p2p: du wiki
Il est aussi possible de cliquer directement sur un tag pour faire apparaître toutes les pages utilisant ce tag.

J'ai profité de mon élan pour aussi remettre au goût du jour ceux qui apparaissent dans le coin supérieur droit de la page d'accueil de notre site. Je n'y ai laissé que ceux qui, de mon point de vue, méritent attention.
Je vais d'ailleurs vous faire part de ma logique de classement...

Transmission, le client bittorrent, est remonté en tête, car on le trouve sur toutes les plateformes même androïd, et que sa simplicité et sa popularité me font penser qu'il ne vous posera aucun problème si vous souhaitez télécharger sur le réseau BitTorrent.
Deluge est redescendu, car ces derniers mois j'y ai relevé quelques bugs qui affectent l'utilisation, ce qui me fait penser qu'un peu d'entretien lui ferait du bien, ce qui n'est pas facile je l'admet.
rTorrent, car l'outil est encore d'usage sur les serveurs headless (Linux, sans interface graphique).
et qBitTorrent, que certaines personnes aiment bien, et dont la fonction de recherche intégrée peut dépanner.
... ce qui constitue un quatuor bittorrent.

Ensuite vient SoulseekQT, qui remporte la mise par rapport à ses frères de réseau (Museek et Nicotine), pour le réseau de téléchargement spécialisé dans la zik alternative.

I2P, qui est l'un des projets à sérieusement envisager si l'on cherche un réseau anonymisant. J'évoque dans sa page qu'I2P est disponible en deux versions : la plus commune, en Java, et une autre implémentation nommée i2pd écrite en C++ qui n'effectue que le routage. J'avoue que cette seconde option m'intéresse davantage car moins lourde et qu'on peut la coupler avec ce que l'on souhaite derrière. Les deux sont packagées dans Debian.

Freenet, parce qu'ils ont effectué une refonte de leur site depuis ma dernière visite (qui doit dater...), mais aussi que leur page de nouvelles montre que le projet est encore assez actif.

Tribler, car encore une fois je me suis laissé séduire par leur site web, et qu'ils emploient les grands moyens depuis qu'ils intègrent Tor pour faire du streaming via BitTorrent, et que le logiciel a l'air plutôt soutenu.

Dat, l'un des P2P fraichements arrivés, encore pas facile à cerner, malheureusement écrit en Node.js, que j'aurais aimé creuser et pouvoir comparer à BitTorrent.

Scuttlebutt, car en cette vague de changements de paysages dans les réseaux sociaux, un nouveau venu est le bien venu et qu'il faut essayer.

GNUNet, car une conférence sur ce logiciel a été donnée au Hack.lu (mi-octobre 2018), qui témoigne en somme que "Ok, avant ça fonctionnait pas, mais maintenant ça commence à être utilisable et ça peut être l'heure de tester". Pour rappel, GNUNet est une véritable plateforme, un kit pour développer des logiciels qui exploitent le réseau anonymisant.

IPFS et Tahoe-LAFS, où là je nage, mais j'en retiens qu'il s'agit de solutions de stockage distribué, et que ça peut valoir le coup de s'y intéresser

Peersm, qui propose la même chose que Tribler, mais directement dans le navigateur. Le projet étant le fruit d'une personne, il donne l'impression d'être moins fignolé que Tribler, mais ce n'est peut être qu'une question d'apparence... et de marketing.

Popcorn Time, je n'ai pas revérifié ce que pouvait offrir son meilleur fork, mais je soupçonne qu'il emballera plutôt les anglophones, faute d'avoir un site indexeur francophone qui tienne la route.

Et enfin Zeronet, solution pour du web décentralisé donc proche de Freenet, sur laquelle je ne me suis pas vraiment penché, mais qui avait un peu de hype.

... Et j'en oublie, d'ailleurs notre wiki a aussi une page Autres où je range les noms des P2P les moins connus et les plus difficiles à appréhender.

Voilà, j'aurais aimé pouvoir orienter un peu plus, mais tester ces logiciels et les renseigner demande un certain investissement, que je vous confie si vous en avez le temps et l'envie :)
Si vous souhaitez laisser un avis sur l'un de ces logiciels obscures, vous pouvez checker le forum si un topic en parle déjà, ou poster à la suite de cet article.

3 commentaires
Le 02-01-2019 à 22:59:03
Par 111110101011

J'ai retesté brièvement deux de ces logiciels.

IPFS : pas encore bien exploré, plutôt séduit par la philosophie de conception assez unixienne : on sent que les fonctions sont assez bien découpées, ça s'utilise aussi bien en ligne de commande que dans un navigateur web, donc ipfs s'intègre assez bien au système. Malgré tout, j'ai rencontré trop de couacs qui font que je n'ai pas vraiment pu l'utiliser.
Le résumé du problème est que je n'ai pas trouvé de façon d'accéder à la racine d'IPFS, et donc pas possible de l'explorer.
Le montage FUSE échoue car, bien que réalisé sous mon compte utilisateur, il associe les droits à root après montage. Et mon compte root ne peut pas y accéder non plus, puisque le montage fuse a été effectué sous mon compte utilisateur classique, et que FUSE ne gère pas vraiment les accès multi-utilisateurs.
J'ai pu accéder à la webui, et visiter les contenus proposés (photos de la NASA, et XKCD), rien de plus. J'ai d'ailleurs un résultat différent selon si j'accède à la webui via 127.0.0.1 ou localhost, peut-être à cause de mon extension uMatrix (il faut autoriser les XHR sur 127.0.0.1, mais ça semble ne pas suffire). En revanche pas de problème de navigation via 127.0.0.1.
En ligne de commande, comment peut-on obtenir le hash de la racine, ou découvrir les hashs d'autres contenus intéressants ?
Curieusement, la doc officielle se centre sur la mise en partage de ses propres fichiers, mais pas sur la recherche de l'existant sur le réseau. On peut découvrir les pairs (avec ip swarms) mais pas le contenu qu'ils proposent.

Zeronet : là aussi, plutôt agréablement surpris sur l'emballage du logiciel écrit en Python. Celui-ci propose une interface web en javascript qui est plutôt intelligente, avec un système de popups bien pensée lorsque quelque chose nécessite notre attention, et une page «Stats» qui permet de comprendre assez vite ce qui se passe quand on surf sur ZeroNet, et de gérer la chose. On surf sur les pages en mode «décentralisé». On y trouve quelques initiatives plutôt sympas mais où ce n'est pas encore tout à fait ça. Si on prend le cas du site de liens Play par exemple, le listing des films se fait en mode "catalogue", on ne peut pas explorer par genre, donc on doit l'éplucher comme on lirait le dictionnaire ou le bottin téléphonique. Le site n'est pas conçu pour découvrir, choisir par affinité ou «donner envie» de regarder tel ou tel film. La valeur ajoutée ne se situe pas dans l'interface, mais dans le fait que ce listing soit partagé par les pairs, et donc soit «incensurable» (je questionne cet aspect dans la page ZeroNet de notre wiki).
J'ai aussi été assez surpris de croiser une application qui mime Youtube, alors qu'on entend beaucoup parler de Peertube, celle-ci est plus discrète. La version ZeroNet me paraît plus sobre, il faudrait peut-être d'ailleurs dire «les» versions ZeroNet, car ce type de site est répliqué ailleurs avec parfois des divergences techniques qui semblent actuellement limiter ce type de plateformes.
Les forums Zeronet semblent assez bien jouer leur rôle, sur lesquels nous pouvons "choisir notre identité" lorsqu'on poste un message. Ainsi que Zeromail, une messagerie chiffrée.

J'ai aussi remis BitCoin (je l'avais retiré par agacement de ne l'avoir vu évolué que sous l'angle des extravagances du marché financier ces dernières années) parmi les applications à surveiller. motivé par le tout récent article de S. Bortzmeyer qui nous aide à avoir une perception moins faussée de BitCoin.

J'ai aussi ajouté BiglyBT, malgré mon allergie aux applis en Java, il faut saluer l'effort de reprise en main qu'ils ont accompli sur la base du projet Vuze. BiglyBT a quelques originalités, comme le système de commentaires sur les torrents, et la gestion de I2P pour télécharger avec un degré d'anonymat accru.

Le 08-01-2019 à 00:46:17
Par 111110101011

Freenet: une précision supplémentaire : les développeurs du réseau aspirent à ce que leur logiciel soit utilisé sur le mode friend-to-friend, car parmi les deux modes disponibles pour faire tourner Freenet, c'est le seul qui soit vraiment sûr. Le but est en fin de compte de former des micro-communautés. Je serais cependant étonné que la mayonnaise prenne sans incitation particulière, tant il est généralement difficile, même pour un groupe restreint et intéressé de personnes, d'adopter des bonnes pratiques en terme de sécurité. Dans les années 2000, le réseau WASTE avait pendant un temps acquis assez de hype pour parvenir à fédérer ce type de petites communautés, peut-être grâce à un certain laxisme sur la procédure dont les personnes pouvaient s'interconnecter.

XD: j'ai créé la page wiki XD, un client qui réimplémente le protocole BitTorrent par dessus I2P, conçu pour fonctionner en complémentarité avec i2pd.

GNUNet: j'ai fait un test de la version 0.11.0~pre666 de GNUNet, disponible dans les dépots «experimental» de Debian. C'est la version actuellement distribuée surle site de GNUNet, dont la doc n'est d'ailleurs pas à jour. Ce n'est pas glorieux, les résultats de recherches sont très mauvais et les téléchargements ne fonctionnent pas.

Popcorn-Time: j'ai aussi revu la page de Popcorn-Time, dont le contenu datait majoritairement de 2015, et que de l'eau a coulé sous les ponts depuis. J'ai ainsi pu constater qu'il y a encore des forks bien actifs, dont les dépots Git sont publics malgré la traque assez intense qu'avait subi le logiciel en 2014-2015. J'ai surtout pu constater que quand on est sous Linux, il vaut mieux récupérer la version depuis popcorn-time.sh, que celle de popcorn-time.to. Torrentfreak nous racontait d'ailleurs il y a peu que les ayant-droits sont sur une piste concernant l'identité possible de l'administrateur du site popcorn-time.to, il s'agirait d'un Ukrainien. On peut craindre que malgré la légèreté de ce type de preuves, tout soit prétexte à charge lors d'un jugement qui sont, comme toujours, disproportionnés pour les affaires concernant le partage, ou la facilitation du partage d'oeuvres culturelles.

Le 19-01-2019 à 23:52:33
Par 111110101011

Du nouveau dans l'affaire du blocage des sites Popcorn-Time, bravo l'EFN/NUUG : ils ont publié un livre dont le contenu est identique au site popcorn-time.no (qui n'hébergeait pas directement le logiciel), ce afin de poser la question de la liberté d'expression : ce livre est-il illégal ?

Source TorrentFreak : https://torrentfreak.com/activists-publ ... urt-190117

A mettre en parallèle éventuellement avec cet article sur Kodi quant à la responsabilité juridique des développeurs de logiciels libres.

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