Ange P2PFR.com
Un mot avant la fin, par le site de streaming Time2Watch
Europe/Paris Créée le 23 novembre 2020 à 17h24
Par 111110101011
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Dans un PDF publié à l'occasion de sa fermeture, le site Time2Watch partage quelques infos sur leur expérience du monde du warez, avis sur les marchés de la VOD, anecdotes de pirates sur les justiciers aux bras cassés que sont les "startups" mises au service des ayants-droits, et un résumé de plusieurs mesures à appliquer afin de se protéger lorsque l'on administre un tel site. Egalement, le rapport à l'argent dans tout ça, et à la publicité.

On appréciera ce geste de partage d'expérience, le format même du document laisserait imaginer qu'il pourrait y avoir une analyse plus complète de l'ensemble de ces questions, mais 12 pages c'est déjà pas mal, et contrairement à l'INRIA, nos pirates ne sont pas subventionnés pour faire ce travail.

La publication a été faite dans ce tweet, et nous avons hébergé une copie du PDF par ici. On ne voit pas pourquoi ce document serait censuré.

La section 3 notamment mériterait une mise à plat de la législation en vigueur : sur quelles assises légales le travail de la Hadopi fonctionne t-il, s'agissant d'un régime de surveillance généralisé d'une part, et d'un organe-levier de censure donc d'atteinte à la liberté d'expression d'autre part. Il ne faut pas hésiter à rappeller que le bombage de torse et l'intimidation n'ont pas la même validité juridique qu'un jugement en tribunal.

On pourrait s'étonner de l'obtempération de La Quadrature Du Net à ces fausses injonctions à la censure du site Time2Watch qu'elle a pratiqué sur l'instance Mastodon (mamot.fr) qu'elle administre... sans doute dûe à la lecture trop rapide du rendu de ce jugement, ou à la perte momentanée d'un esprit combatif.

On s'étonnera aussi de la petite félicitation de la part du document envers la Copeeright Agency, l'un de ces requins aux méthodes d'huissiers et sans la légitimité, qu'on retrouvait sur le réseau eMule/eDonkey dès 2007 à l'origine de faux avertissements incitant à cesser le partage de fichiers sous peine de poursuites. Là encore, le privé joue aux flics au service d'Universal et autres majors de l'extorsion culturelle. Ces types-là ne méritent ni tapes dans le dos ni considération. :ass:

Enfin, la démonstration sur l'argent est assez bien expliquée : ne pas en mettre, ne pas en prendre, vous aurez le cul sauf. Laisser tout ça dans la tirelire, sauf si vous avez dégoté vos combines financières auprès de dirigeants d'entreprises et de banquiers, puisque eux savent comment laver l'argent sale.

La décision de supprimer la base de données pour cette fermeture pourrait chatouiller. C'est la perte d'un travail éffectué, et on pourrait préferer que la distribution de ces catalogues fasse partie des «bonnes pratiques» si tant est qu'elle ne comporte pas de risque, pour laisser leur chance à d'autres de prendre le relai, même s'il y a dans le lot quelques mauvais garnements. Penser préservation du patrimoine, archive.org toussa...

Vous aurez mis fin à l'aventure prématurément, c'est sans doute sage, vous n'avez pas à prendre sur vous seul la responsabilité du partage et le risque de vous faire crâmer dans un monde où la justice accorde plus d'importance au vol d'un DVD qu'à l'éborgnement au flashball de citoyens et citoyennes, quand ce n'est pas pire.